Bulletin des eaux souterraines
Les niveaux des eaux souterraines et les débits des sources sont normaux voire élevés. Sur le Plateau et dans les Préalpes, ils présentent une tendance à la hausse. Celle-ci est due, d’une part, aux abondantes chutes de neige et à la fonte subséquente durant le dernier tiers du mois de novembre ainsi que, d’autre part, aux précipitations de ces derniers jours. Dans les Alpes, on constate une absence de tendance, voire une tendance baissière. Dans le sud des Alpes, l’évolution est à la baisse, faute de précipitations ces dernières semaines.
Publié le 06.12.2024
Vue d'ensemble
Carte des niveaux des eaux souterraines et des débits des sources du 06 décembre 2024, données actuelles sur hydrodaten.admin.ch
Evolution des précipitations
Les niveaux des eaux souterraines en Suisse sont le plus souvent étroitement corrélés avec les quantités de précipitations tombées les mois précédents dans la région.
En octobre, les précipitations ont été dans la normale sur une grande partie du pays. Des situations de foehn du sud ont entraîné des précipitations plus abondantes que de coutume sur le sud des Alpes. Les deux premiers tiers du mois de novembre, la Suisse a connu une météo anticyclonique et donc un temps sec. Puis, de fortes chutes de neige ont marqué le dernier tiers du mois. Le temps chaud qui a suivi a fait fondre la neige rapidement à basse altitude. Dans le sud des Alpes, le temps est resté sec tout au long du mois de novembre ainsi que durant les premiers jours de décembre. Les autres régions du pays ont enregistré quelques précipitations au cours des premiers jours de décembre.
Précipitations des deux derniers mois en % de la moyenne pluriannuelle 1991-2020
Comportement typique des niveaux des eaux souterraines et des débits de source
La réaction des eaux souterraines et des débits des sources aux précipitations et aux périodes de sécheresse dépend de facteurs géologiques, hydrologiques et météorologiques.
Dans les aquifères en roches meubles reliés à un cours d’eau, ce cours d’eau alimente en partie les eaux souterraines, c’est pourquoi celles-ci réagissent rapidement aux variations de débit. Pour cette raison, les conditions météorologiques ainsi que la fonte des neiges et des glaciers influencent les niveaux des eaux souterraines dans l’ensemble du bassin versant du cours d’eau.
Les comportements hydrologiques saisonniers des cours d’eau permettent de déduire le modèle général suivant pour les eaux souterraines.
- Les aquifères en roches meubles situés dans le Jura ou sur le Plateau enregistrent généralement leur niveau le plus élevé en mars/avril et leur niveau le plus bas en août/septembre (régime pluvial).
- Les aquifères en roches meubles situés dans les Préalpes présentent généralement leur niveau le plus élevé en mars/avril à la suite de la fonte des neiges et leur niveau le plus bas en hiver (régime pluvio-nival).
- Les aquifères en roches meubles situés dans les Alpes connaissent généralement leur niveau le plus bas en avril et leur niveau le plus haut en juin/juillet à la suite de la fonte des neiges et des glaciers (régime nivo-glaciaire).
- Les aquifères en roches meubles situés dans le sud des Alpes enregistrent en général leur niveau le plus bas en février/mars ainsi que deux maxima, le premier en mai/juin et le second en octobre (régime pluvio-nival).
Les aquifères en roches meubles non reliés à un cours d’eau sont alimentés essentiellement par l’infiltration des eaux pluviales et réagissent donc, en général, rapidement aux changements de conditions météorologiques.
Les aquifères en roches meubles avec une zone non saturée de forte épaisseur se distinguent par la réaction lente et différée (plusieurs mois de décalage) des eaux souterraines aux variations météorologiques. On parle de forte épaisseur lorsque l’aquifère présente une zone non saturée supérieure à environ 20 m entre le niveau des eaux souterraines et la surface du terrain.
La réaction des aquifères fissurés ou karstiques aux variations des quantités de précipitations et d’eaux de fonte dépend de la nature respectivement du réseau de fissures ou du réseau karstique (densité et taille des interstices). Dans le cas des aquifères fortement fissurés ou karstifiés, il faut s’attendre à ce que le débit de source réagisse rapidement aux variations des précipitations et des eaux de fonte. À l’inverse, dans le cas des aquifères faiblement fissurés ou karstifiés, la réaction du débit de source est différée et atténuée.
Le bulletin des eaux souterraines est rédigé au minimum une fois par mois.
Source eaux souterraines: Observation nationale des eaux souterraines NAQUA QUANT
Source précipitations: MeteoSuisse