Bulletin des eaux souterraines
Les niveaux des eaux souterraines et les débits des sources correspondent à la normale dans la majorité du pays. Sur le Plateau, le temps sec du mois de février a fait baisser les niveaux des eaux souterraines et les débits des sources, qui restaient élevés en janvier. Ils affichent des tendances globalement baissières ou hétérogènes.
Publié le 05.03.2025
Vue d'ensemble
Carte des niveaux des eaux souterraines et des débits des sources du 05.03.2025, données actuelles sur hydrodaten.admin.ch
Evolution des précipitations
Les niveaux des eaux souterraines en Suisse sont le plus souvent étroitement corrélés avec les quantités de précipitations tombées les mois précédents dans la région.
Après un mois de janvier aux précipitations globalement supérieures à la moyenne, le mois de février est resté sec dans tout le pays. Cette tendance s’est poursuivie dans les premiers jours du mois de mars.
Précipitations des deux derniers mois en % de la moyenne pluriannuelle 1991-2020
Comportement typique des niveaux des eaux souterraines et des débits de source
La réaction des eaux souterraines et des débits des sources aux précipitations et aux périodes de sécheresse dépend de facteurs géologiques, hydrologiques et météorologiques.
Les aquifères en roches meubles non reliés à un cours d’eau sont alimentés essentiellement par l’infiltration des eaux pluviales et réagissent donc, en général, rapidement aux changements de conditions météorologiques.
Dans les aquifères en roches meubles reliés à un cours d’eau, ce cours d’eau alimente en partie les eaux souterraines, c’est pourquoi celles-ci réagissent rapidement aux variations de débit. Pour cette raison, les conditions météorologiques ainsi que la fonte des neiges et des glaciers influencent les niveaux des eaux souterraines dans l’ensemble du bassin versant du cours d’eau.
Les comportements hydrologiques saisonniers des cours d’eau permettent de déduire le modèle général suivant pour les eaux souterraines.
- Les aquifères en roches meubles situés sur le Plateau enregistrent généralement leur niveau le plus élevé en mars/avril et leur niveau le plus bas en août/septembre (régime pluvial).
- Les aquifères en roches meubles situés dans les Préalpes présentent généralement leur niveau le plus élevé en mars/avril à la suite de la fonte des neiges et leur niveau le plus bas en hiver (régime pluvio-nival).
- Les aquifères en roches meubles situés dans les Alpes connaissent généralement leur niveau le plus bas en avril et leur niveau le plus haut en juin/juillet à la suite de la fonte des neiges et des glaciers (régime nivo-glaciaire).
- Les aquifères en roches meubles situés dans le sud des Alpes enregistrent en général leur niveau le plus bas en février/mars ainsi que deux maxima, le premier en mai/juin et le second en octobre (régime pluvio-nival).
Les aquifères en roches meubles avec une zone non saturée de forte épaisseur se distinguent par la réaction lente et différée (plusieurs mois de décalage) des eaux souterraines aux variations météorologiques. On parle de forte épaisseur lorsque l’aquifère présente une zone non saturée supérieure à environ 20 m entre le niveau des eaux souterraines et la surface du terrain.
La réaction des aquifères fissurés ou karstiques aux variations des quantités de précipitations et d’eaux de fonte dépend de la nature respectivement du réseau de fissures ou du réseau karstique (densité et taille des interstices). Dans le cas des aquifères fortement fissurés ou karstifiés, il faut s’attendre à ce que le débit de source réagisse rapidement aux variations des précipitations et des eaux de fonte. À l’inverse, dans le cas des aquifères faiblement fissurés ou karstifiés, la réaction du débit de source est différée et atténuée.
Le bulletin des eaux souterraines est rédigé au minimum une fois par mois.
Source eaux souterraines: Observation nationale des eaux souterraines NAQUA QUANT
Source précipitations: MeteoSuisse